UN PLAN ORSEC POUR EVITER UNE CRISE SOCIALE

Communiqué de presse du 9 septembre 2021

Illustration : communique de presse

La CPME Réunion tenait le jeudi 9 septembre 2021 sa conférence de presse de rentrée et tirait la sonnette d'alarme. Pour son Président Eric LEUNG, " il faut une réaction rapide et forte pour éviter une crise sociale ".

Pour le syndicat, alors que la situation économique est présentée par de nombreux observateurs comme n’étant pas dégradée, la réalité qui lui remonte des chefs d’entreprise est plus contrastée: le pire est à venir. Pour Eric LEUNG, il est à craindre que le 3ème trimestre qui se termine affiche une courbe de ralentissement sévère de notre économie au regard des contraintes sanitaires, de la crise du fret et des matières premières mais aussi des difficultés de trésorerie
des entreprises qui ne feront que s’accentuer.
La CPME Réunion demande un véritable Plan ORSEC pour répondre aux enjeux de préservation des entreprises réunionnaises et de relance de l’activité économique de façon durable. Pour l’organisation, faute d’une réaction rapide, la survie de nombreuses entreprises est en jeu, donc des emplois, avec le risque d’une crise sociale. Ce Plan ORSEC s’articulera autour de 5 axes pour surmonter le mur des dettes accumulées, retrouver les chemins de
l’activité durable et résoudre les problématiques de l’adéquation entre les ambitions de croissance des entreprises réunionnaises et la disponibilité d’une richesse humaine disposée à se mettre au service des entreprises.
Pour surmonter le mur de dettes, la CPME déclare impératif de préserver le dispositif de l’activité partielle sans reste à charge pour les entreprises et de reconduire, éventuellement avec une réévaluation mensuelle (clause de revoyure), le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) au moins jusqu’en fin d’année 2021. Pour reconstituer les fonds propres des entreprises, la CPME travaille avec l’Etat et la Région Réunion (grâce aux fonds REACT EU), mais aussi les acteurs financiers locaux, à de nouveaux instruments financiers. La CPME demande également la mise en place d’un prêt de consolidation permettant aux entreprises de consolider l’ensemble de leurs dettes dans un véhicule unique et avec des échéances étalées dans le temps. La CPME s’engage également pour mieux accompagner les chefs d’entreprises soumis à de fortes incertitudes. Ainsi, au sein du Conseil Départemental de sortie de crise (CDSC), le syndicat proposera une solution adaptée et opérationnelle à chaque entreprise, en fonction de sa situation. Pour Eric LEUNG, « ce sur-mesure permettra de répondre aux situations particulières de certaines entreprises qui ont particulièrement souffert de la crise. On pense ainsi à certains acteurs du tourisme ; des hôteliers, des agences de voyage, des restaurateurs... » Accompagner les entrepreneurs au plus près de leurs besoins En appui à ce dispositif, la CPME va mettre en place un groupement de prévention agréé (GPA) qui aura pour mission de détecter les difficultés des entreprises en analysant les informations économiques, comptables et financières que
celles-ci lui transmettront. Les GPA sont composés d’experts bénévoles : anciens chefs d’entreprise, experts comptables, banquiers, notaires qui écoutent le chef d’entreprise pour dresser une analyse basée sur la viabilité du modèle économique et son adaptation à l’après-Covid. L’objectif premier est d’éviter aux entreprises l'écueil des enrôlements aux tribunaux de commerce. Autre enjeu pour les entreprises, celui de la gestion de la richesse humaine. En effet, la relance ne pourra se faire sans la préservation et le développement des compétences au sein des entreprises. Pour la CPME, « l’enjeu de la formation est critique et la voie de l’apprentissage devra être renforcée ». « Il est donc plus que temps que l’Etat convoque une réunion des financeurs de la formation à La Réunion ». L’organisation annonce aussi renforcer son accompagnement pour le recours aux contrats de professionnalisation Boussole et Gadiamb dans le cadre du Plan PETREL.
 
Sans surprise, le syndicat entend par ailleurs réaffirmer ses engagements en faveur de l’ancrage territorial. Cette vision se traduit notamment dans la dynamique Ré-Enraciner l’Economie LocaLE (REELLE) mais aussi au sein de l’Association pour une « Stratégie du Bon achat » (SBA) dans la commande publique afin de favoriser l’accès des TPE-PME réunionnaises aux marchés publics. Pour la CPME, l’ancrage territorial contribue aussi à la préservation du pouvoir d’achat des Réunionnais. On l’a vu récemment avec l’accord de modulation qu’elle a signé avec l’interprofession ARIV et ARIBEV dans ces filières d’élevage. Pour Eric LEUNG, « ces accords doivent nous inspirer pour d’autres filières de production ».
Et pour relancer l’activité, il faudra passer enfin à une vraie territorialisation opérationnelle du Plan de Relance et redynamiser la commande publique. Dans la même logique, Eric LEUNG déclare rester « vigilant à ce que les crédits européens de la Relance REACT-EU, bénéficient réellement à nos TPE-PME locales ».
La CPME réaffirme également son engagement pour faciliter l’accès à l’emploi des Réunionnais et la solidarité des entrepreneurs avec le territoire. Pour l’organisation, les valeurs Inclusion, Ancrage territorial, Patriotisme Économique, Solidarité que portent la CPME doivent plus que jamais être incarnées dans ses actions car elles sont porteuses de sens.
Pour la CPME, la clé ultime restera le retour à une activité durable grâce à ce PLAN ORSEC. Selon Eric LEUNG, « l’enjeu pour nos TPE-PME n’est pas de bénéficier de plus d’aides financières mais de retrouver un environnement, de l’activité et un carnet de commandes ouvrant des perspectives de développement, d’investissement et d’embauches ».

 

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